Leila Fànd- Life is not a two-way ticket

Leila Fànd
Partisan
Leila Fànd
Messages : 5
Date d'inscription : 19/11/2018
Lun 19 Nov - 21:59

Fànd Leila
nom Fànd
prénom(s) Leila
age 25 ans
groupe Partisane
Sorcier, moldu, créature magique ? Moldu
avatar Rinoa Heartilly (FF8)
Description

Alors là, je pige pas. Mais même avant que l’monde se retrouve sens dessus dessous et que les événements deviennent aussi bordéliques, personne aurait jamais pu te trouver ‘’trop spéciale’’, ma p’tite Leila.

J’veux dire, combien de filles, plutôt bien faites, jeunes, minces et avec des cheveux couleur suie, tu crois que j’croise à la journée ? Dix, vingt ? Cent ? Trop pour que je me rappelle seulement de leurs visages, tu sais. Alors, t’es bien mignonne, mais c’pas pour ça que j’te fais l’honneur de me rappeler de ton prénom, Milady.
Et avant que tu m’poses la question : non, c’est pas parce que tu dois venir me prendre un truc à grignoter tous les jours depuis que t’as débarquée dans le quartier. C’plutôt ce truc-là, que tu fais tout le temps...Ouais, les questions ! J’crois pas t’avoir entendu commencer une conversation par autre chose que ‘’Pourquoi’’ depuis que j’te connais. Et ça fait quand même un paquet d’années, t’es sûr de pas avoir épuisé ton stock depuis ?

Eh, mais, rougis-pas comme ça !

Fin’, tu connais l’vieux Pat, jamais d’blagues, jamais d’traquenards ! Si j’te dis ça, c’pour essayer de piger. Regarde autour de toi : t’es pas la seule à venir taper la causette pendant que j’te sers. Mais la différence entre toi et tous les autres qui viennent me dire à quel point le monde va mal ou me parler du temps qu’il fait...C’est qu’toi, t’as envie de comprendre. Du coup, à force, ça marque, on oublie pas facilement quelqu’un qui à toujours l’air aussi perdu qu’un cocker sous la pluie. L’genre de profil qui irait mieux à un paumé d’la rue, qu’à une fleur aussi ravissante que toi. Et c’est l’vieux Pat qui t’le dit !

Quel profil ? Ok, alors, on va s’poser trente secondes, les yeux dans les yeux et tu m’arrêtes si j’me plante : t’as même pas atteint l’quart de siècle, t’as la tête plutôt bien faite, tu m’as déjà déboîté un ou deux mauvais payeurs pendant qu’tout les autres sortaient leurs téléphones pour filmer, t’es capable de citer d’mémoire des trucs dont j’avais jamais entendu parler et auquel je comprends rien, lorsqu’on te demande un truc, tu peux rester silencieuse vingt secondes, avant de sortir plus d’infos qu’la réponse attendue...J’continue ? Faudrait juste que t’arrêtes un peu de tirer c’te mine de trois miles de long et...Ah, ben voila, c’mieux quand tu souris !

Sincèrement, tu te prends trop la tête : profites un peu de ce qui se passe, au lieu de te demander ce qui s’est passé ou c’qui s’passera, ça te fera du bien. Si y’avais plus de bobbies comme toi, notre vieille Londres s’porterait sans doute mieux.
D’ailleurs, j’t’ai pas demandé, ça sera quoi aujourd’hui ? Comme d’hab ou une ‘’spéciale Leila’’ ?...J’sais pas comment tu fais pour manger ce truc, j’en connais qui s’raient morts juste en le regardant. Rien qu’à r’garder c’que tu fous dedans, j’ai l’impression qu’mon estomac veut se barrer. J’sais bien que t’adores mon curry mais j’vais finir par croire que tu s’rais capable de te laver dedans. Et surtout, comment tu peux faire pour rester mince avec un truc pareil, ça m’dépasse !

Ah ? AAAAAAH, MAIS C’VRAI ! Si c’est aujourd’hui, l’grand jour, j’comprends mieux. Te bile pas, c’pour la maison, cette fois alors. Va te falloir des forces pour affronter l’dernier exam. Et puis après ça, quand tu seras à patrouiller dans les rues, j’pourrais toujours te rappeler ce p’tit cadeau, s’il faut qu’tu regardes ailleurs...J’plaisante, j’plaisante !
Pas la peine de m’fusiller comme ça, j’sais très bien qu’c’est pas ton genre de fermer les yeux sur c’qui te dérange. Allez...J’pense que c’est l’heure. Tu pourras pas repousser ça éternellement, Leila, va falloir le faire. Y’a aucune raison que ça se passe mal. Et quand t’auras ton insigne, oublie pas d’venir me l’montrer, on pourra fêter ça !
Patrick O’Flanaggan, vendeur de fish’n chips sur Paddington Street...Et philosophe à ses heures.

Histoire

"People say I'm strange. But what do they know? They're just figments of my imagination."
1er Août 2047

‘’Suite aux derniers entretiens menés dans le cadre de votre formation, nous sommes heureux de vous apprendre que vos résultats cumulés représentent un total de 80.2/100. Cependant…’’

C’est assez dingue, ce qu’un simple mot peut provoquer. Imaginez qu’à la place de ce petit ‘’Cependant’’,, on aurait écrit un validé ou un admis. Mais non, il va falloir se rendre à l’évidence : elle avait échoué.
Pour ‘’Manque d’esprit d’initiative’’, si l’on en croit les petits caractère inscrits en bas de cette marge. L’écriture est mécanique, rédigée sur une machine sans aucune chance donc pour qu’il sache à quel point tout cela lui tenait à coeur et ce qu’elle avait traversé pour en arriver là : Deux ans d’études où elle mettait à peine le nez dehors pour être certaine de retenir un maximum d’informations avant ses examens. Puis deux autres à subir les coups et les raclées d’un commissaire à la retraite, pour être certaines de tenir le choc pour les épreuves pratiques.
Et enfin, les deux dernières années écoulées à tenter concours et sessions de stages, en croyant jusqu’au bout, qu’elle porterait son insigne en bout de chemin. Un rêve de gosse, transformé en projet d’adolescente avant de finir par devenir son univers tout-entier.
Le tout avait probablement été rédigé par un fonctionnaire parmi d’autres, sans aucune arrière-pensée contre elle. Le fait que ce type qui ne la connaissait même pas et qu’elle ne rencontrerait sans doute jamais, avait ainsi mis au placard les six dernières années de sa vie...Bizarrement, elle ne lui en voulait pas pour ça. Non, c’était bien elle, la responsable. Peut-être que si elle avait abordé son dernier entretien différemment, ou même les précédents, les choses auraient été différentes. Mais la réalité s’était imposée à elle, sous la forme de cette missive :

Elle n’entrera jamais dans les forces de l’ordre.

Gamine, elle s’était souvent imaginée en véritable héroïne, menottant des méchants pas trop méchants et avec un uniforme cool en plus.
En relisant une fois de plus la lettre, elle sentait  un léger goût doux-amer dans la gorge. Elle s’était battue pour ça, non ? Aujourd’hui, tout ce  qu’elle avait accompli lui glissait entre les doigts pour finalement n’avoir été qu’une gigantesque perte de temps. Et le pire était encore à venir, puisqu’il lui restait une dernière tâche à accomplir. Un peu comme un dernier coup de marteau sur le couvercle du cercueil de ses ambitions.
Elle n’en aurait pas pour longtemps, mais même si cet appel ne durerait que quelques minutes, elle avait hâte d’en finir...Pour pouvoir se laisser aller aux larmes. Les doigts un peu gourd, elle laissa son esprit dériver, tandis que les numéros s'affichaient sur l’écran…

‘’Hey...C’est moi.’’

"Because the whole world hasn't gone mad, just the vast majority of it.''
1er Août 2047

C’était une journée lambda, en fait. Et rien ne la différenciait de ces gens qui parcouraient les rues, un peu partout dans sa ville. Avec le refus de sa candidature, elle n’avait pas grand chose à faire, après tout: Elle aurait tout aussi bien pu retourner dans son Irlande natale, mais quitte à profiter une dernière fois de la vie londonienne, autant le faire jusqu’au bout.
Alternant les périodes de végétation complète et les jobs à la journée, elle se serait sans doute laissée aller encore longtemps (deux semaines, en fait...pile le temps pour que sa propriétaire la jette à la rue pour loyer impayé depuis plus de 3 mois), si un de ses anciens camarades de formation n’était pas venu frapper à sa porte. Avec une proposition qu'on ne pouvait que qualifier d'aubaine !

‘’Ok, mais juste pour voir. Si jamais ça ne me convient pas, je repars tout de suite, t’es prévenu.’’

Sans trop comprendre comment , ni pourquoi, elle s’était donc retrouvée dans un taxi en route pour une adresse inconnue. Durant tout le trajet, son interlocuteur n’avait eu de cesse de lui vanter tout ce qui l’attendait : avec leur victoire aux élections trois ans auparavant, la formation des Partisans disposaient d’un poids suffisant pour appuyer les mesures qu’ils comptaient étendre à toute la Grande-Bretagne. Dans la foulée d’une nouvelle victoire électorale locale, l’une de leurs cellules d’actions recrutaient des volontaires pour les aider à ‘’renforcer la sécurité’’ dans les quartiers Est de la capitale. Le genre de job flou et sans détails qu’elle redoutait...Et puis surtout, en quoi pouvait-elle les intéresser ?
Lorsque la première conférence des Partisans avait littéralement mis le feu aux poudres dans tout le pays, elle n’avait même pas dix ans. Ses parents n’avaient jamais été très portés sur la politique non plus. Alors, réel ou pas, elle ne s’était jamais vraiment interrogée sur les risques que l’existence de ce ‘’monde magique’’ pouvait représenter pour elle. Que ces types veuillent l’éliminer pour protéger leurs concitoyens...Ça lui paraissait même un peu extrême. Mais bon, si autant de gens croyaient en eux, c’est probablement parce qu’ils avaient raison, non ?

L’autoproclamé ‘’cellule de recrutement’’ ne payait pas de mine, il fallait l’admettre. Engoncée entre une boucherie et un night-club en plein milieu de l’un des quartiers les plus isolés de Londres, la première impression était quelque peu...faussée. Après avoir franchi le seuil en revanche, elle découvrit une véritable ruche en effervescence. Tous ces gens étaient donc des Partisans ? Ça augurait pour la suite, tiens. L’un des travailleurs en pleine action, avisant la jeune fille et son guide, ne se priva pas pour lui faire signe de le suivre, en direction d’une porte sans apprêt. Voilà qu’elle se retrouvait seule, maintenant...
Une fois à l’intérieur en revanche, ça n’avait pas l’air si mal : un petit bureau, une table et deux chaises, des écrans sur les murs diffusant du rock alternatif. Et surtout et un jeune homme, plutôt beau gosse, qui la jaugeait du regard : les cheveux bruns noués en catogan, il était bien plus hâlé qu’on aurait pu l’attendre d’un Londonien. Vêtu d’une simple chemise et en jean, il ne dépareillerait pas avec l’ambiance du lieu...à des années-lumières de l’entretien d’embauche auquel elle s’attendait. On se croirait plus dans un foyer étudiant ou un guichet de poste, que dans un bureau de recrutement.

‘’Alors, c’est toi la petite nouvelle ? Leila Fond...Fund ?’’

‘’Ça se prononce Faeund.’’

‘’Désolé, j’ai toujours du mal avec les prononciations...Tu veux un truc à boire ? Fin’, si j’arrive à retrouver la cafetière dans tout ce bordel’’

Pour le coup, elle ne pouvait pas vraiment lui donner tort : son bureau était littéralement enseveli sous un monticule de papiers, classeurs et de boîtes à cafés éventrées. Avec un cri triomphant, son interlocuteur parvint néanmoins à en extraire une cafetière un peu vieillie, avant de la mettre en marche. En attendant que le pauvre appareil ne fasse son office (ou ne rende l’âme), il en profita pour reporter son attention sur elle.

‘’On va passer la partie chiante des présentations...Moi, c’est Gabriel, t’oublies le ‘’monsieur’’ , tu me tutoies, et tu me parles de toi. Sois pas timide, t’as déjà passé la première étape en plus.’’

‘’La première...Quoi ?’’

‘’T’as été recommandée, ça compte ce genre de choses. Et puis, ton pote nous as déjà passé ton dossier. T’étais plutôt douée dans ton genre, d’après ce que j’ai lu. Formée aux interrogatoires, en droit, aux techniques d’intervention...Tu sais te servir d’une arme ?’’

‘’Pourquoi ? Ou...oui, mais j’ai jamais…’’

‘’T’inquiète, c’est juste pour rentrer ça dans ton profil. On sait jamais, ça peut toujours servir de savoir si on a quelqu’un capable de se débrouiller en cas de fusillade’’

Le regard totalement angoissée qu’elle lui jeta alors, parut le faire sortir de son babil incessant. Après un bref instant de surprise, il se reprit sur un rythme beaucoup plus précipité.

‘’Non pas qu’on t’embauches pour ce genre de choses ! Je sais pas ce qu’on t’a raconté mais tout ce que le boulot implique, c’est de la recherche de biens ou de personnes.’’

Ah ? Voilà qui sonnait déjà mieux. Ce n’était pas encore inspecteur, mais on tapait dans le domaine du détective privé, là. Les poings serrés sur les genoux, elle releva légèrement la tête, afin de le regarder dans les yeux pour la première fois.

‘’Pour le moment, on a surtout besoin de soutien et d’informations. Du coup, on recrute des gens pour nous aider sinon, on s’en sortira jamais. ‘’

‘’Pour quoi faire ? Et ça consiste en quoi, précisément ?’’

‘’Rien de bien compliqué:  On t’indique une cible, son adresse et faut juste que tu l’observes quelques temps. Histoire de vérifier que ça ne soit pas...l’un d’entre eux, si tu vois ce que je veux dire. Ensuite, si c’est confirmé, ton équipe doit juste aller l’appréhender pour le ramener afin qu’on vérifie qu’il ne constitue pas une menace.’’

‘’C'est...légal ?’’

‘’Ben oui, qu’est-ce que tu crois ! T’as dû entendre des drôles de trucs pour avoir ce genre de questions. On est au bord de la situation de crise, faut bien réagir. Par contre, on fait les choses correctement : tu attends toujours la confirmation de ton supérieur pour agir, pas d’initiatives malheureuses et surtout, tu fais attention à ne pas provoquer tes cibles si elles s’avèrent être aussi dangereuses que prévues. Sinon, y’a un risque pour les civils à proximité  et les médias adorent ce genre de trucs.’’

Okaaaaaay...Sur le papier, ça se résume plutôt bien, au final. Restait néanmoins la question la plus importante : elle n’en était pas arrivée à ce genre d’extrémités pour travailler bénévolement. Une question qui ne sembla pas franchement déstabiliser son interlocuteur. Tout le contraire de Leila lorsqu’elle entendit sa réponse…

‘’...Pardon, combien ?!’’


"Today has gone beyond the typical ''Not my day'' into the realm of Waking Nightmare''
25 Septembre 2047

‘’ALLEZ, GROUILLE-TOI, ON A PAS TOUTE LA JOURNÉE !’’

‘’J’a...J’arrive !’’

On lui avait demandé d’être ‘’discrète’’, non ? Dans ce cas, pourquoi ce vieil ours ne s’exprimait que sur un volume équivalent à celui du moteur d’un avion de chasse ? Accélérant le pas, elle se porta à la hauteur de son partenaire attitré, fort peu pressée de subir les grognements habituels de ce dernier.
Depuis son embauche, la jeune fille avait découvert un léger détail omis lors de son entretien, au sujet du travail qu’on lui avait confié : ce dernier s’effectuait en équipe. De deux pour être précis. Du fait de son arrivée récente, elle devait donc être formée le plus vite possible et le responsable de la section avait eu l’idée BRILLANTE de la confier à un vétéran. En tout cas, sur le papier, le plan sonnait bien...

‘’Règle 31, gamine : si tu traines, tu finis sur le bord de la route.’’

...Dans les faits, beaucoup moins. Permettez-moi de vous présenter Hasser. Ou comme elle aurait aimé l’appeler Ass-er, vu que ce vieux saligaud lui menait la vie dure, depuis qu’elle avait commencé à bosser, quelques semaines auparavant. De taille moyenne, les traits typiques du Moyen-Orient, et ce malgré la crinière grisâtre qui tombait sur sa nuque et l’aspect rapiécé de son manteau, son instructeur attitré n’avait rien d’une petite nature : elle avait à peine mis un pied dans son bureau, qu’il l’avait envoyé bouler en clamant haut et fort qu’il avait autre chose à faire que ‘’torcher les gamins qui voulaient jouer à la guerre’’.

Elle aurait probablement tout plaqué, si Gabriel n’avait pas commis l’erreur d’évoquer sa tentative d’entrer dans les forces de l’ordre, déclenchant un éclat de rire rocailleux qui avait empli tout le bâtiment. Ses réflexes avaient parlé tout seul et en une fraction de seconde, son poing était parti pour se loger dans la mâchoire du vieux baroudeur au rire moqueur...ou en tout cas, pour tenter de le faire, puisqu’il l’avait tout bonnement plaquée sur son bureau sans qu’elle comprenne ce qui lui arrivait.
Malgré les protestations de Gabriel, Hasser avait attendu  plusieurs secondes avant de la libérer. Rougissante sous l’humiliation, elle s’apprêtait à quitter les lieux pour ne plus jamais y revenir, juste avant qu’il ne lui balance une ultime pique, d'un ton sec.

‘’On commence à sept heures demain, donc, t’arrives à cinq, compris ?’’

Après plusieurs semaines sous l’égide de son instructeur, elle était partagé entre la fascination et une envie récurrente de l’étrangler : il ne lui laissait rien passer, l’humiliant régulièrement par ses remarques ou des sobriquets ridicules mais dans le même temps, elle devait admettre qu’il en savait un rayon sur ce monde magique qui lui était inconnu. Avant même de l’autoriser à l’accompagner sur le terrain, Hasser l’avait forcé à ingurgiter l’intégralité des dossiers qu’il avait traité dans les dernières années : impitoyable quand à ses progrès, il était avare de compliments mais ses méthodes étaient diablement efficaces.
Elle avait encore du mal à croire à cette histoire de Dragon (Cette marque de brûlure sur son torse pouvait s’expliquer de beaucoup d’autres manières) mais la jeune Irlandaise avait déjà assimilé un bon nombre de détails...Et aujourd’hui, c’était la première fois qu’elle les mettait en pratique.

‘’Il est là. Règle 47 : Dès que je te le dis, tu agis immédiatement. Si c’est bien ce qu’on pense, il a plus d’un moyen de nous glisser entre les doigts. ’’

Leur cible, un homme d’apparence anodine d'une petite trentaine d'années, remontait la rue jusqu’à son domicile d’un pas tranquille. Son journal sous le bras, il ne détonnait pas des autres Londoniens et semblait juste du genre à se lever tôt pour récupérer les nouvelles fraiches du jour. Pourtant, après plusieurs jours de planque devant sa maison et à le suivre à son travail, Leila était formelle : ce type avait quelque chose de bizarre.
Par exemple, qui pouvait s’en tirer complètement sec après qu’une bouche à incendie ai déversé un torrent sur votre passage, juste après avoir tourné au coin de la rue ? Ou encore, la boite qu’il transportait pour ses interventions de menuisier. En le percutant ‘’par hasard’’, la jeune fille avait vu le contenu de cette dernière se répandre sur la chaussée . Plus d’une trentaine d’outils de tailles moyenne dans une petite mallette de menuisier ?
Il y avait quelque chose de bizarre.
Mais ce qui avait achevé de convaincre Hasser lorsqu’elle lui fit son rapport, ce fut l’incident avec la voiture : alors qu’elle tentait de s’approcher de ses fenêtres, un chauffard avait remonté l’avenue, manquant de peu de la percuter. Dans sa tentative d’esquive, elle avait chuté brutalement dans les parterres de roses de la petite maison qu’elle espionnait. Mais au lieu de la chute douloureuse attendue, Leila s’était subitement sentie extrêmement légère, avant de se retrouver à plat ventre sur l’herbe douce à côté des bosquets. Et sa cible était là, sur son perron, un air légitimement inquiet sur le visage. Elle avait quitté les lieux avec de brefs remerciements pour rapport cet événement à son supérieur. Un événement impossible...Et donc très intéressant.

‘’Tu suis la procédure. Et surtout, tu fais ce que je te dis, la bleue.’’

Hochant lentement la tête, Leila lui emboîta le pas, tandis que hasser se rapprochait du perron. le temps de gravir la volée de marches et une série de coups sonores fit résonner le bois laqué de la porte. Après quelques secondes d’attente, un regard  inquiet fit son apparition dans l'entrebâillement de la porte. Et son propriétaire n’avait pas l’air très serein, malgré sa tentative pour paraître poli.

‘’Bonjour...Je peux vous aider ?’’

‘’Je crois bien que oui. Patrouille de sécurité du quartier, à votre service. Voyez-vous, des témoignages concernant des événements étranges nous sont parvenus récemment et nous aimerions vérifier leurs véracités...avec votre aide, bien sûr.’’

‘’Des...événements étranges ? Ça ne me dit rien.’’

‘’Si vous pouviez nous accompagner, je suis sûr que nous tirerons tout ça au clair.’’

Malgré l’angoisse évidente de leur interlocuteur, la conversation restait courtoise pour le moment. Laissant aller la pression, Leila se détendit une seconde...Et tout bascula.
Comme soufflée par un vent de tempête, la porte s’ouvrit brusquement, catapultant à moitié le duo en bas des marches et ravageant la moitié des gravures de bois du perron. Ils se réceptionnèrent tout deux d’une roulade, pour voir leur cible pointer sur eux la baguette qu’il tenait dissimulée jusqu’ici, une expression de panique sur le visage.
Alternant de l’un à l’autre, comme s’il les pointait d’une arme, il ne semblait pas très sûr de la conduite à adopter. Une hésitation qu’Hasser ne tarda pas à mettre à profit : pliant légèrement les genoux, le vieil homme se propulsa comme un rugbyman, après un bref signe de tête en direction de la jeune fille. Pris de court, le sorcier ne put réagir suffisamment vite et Hasser parvint à le forcer à lever le bras qui tenait sa baguette.  Néanmoins, son adversaire se révéla bien plus athlétique que prévu et l’empoigna de l’autre main pour se dégager, tout en tentant de pointer de nouveau cette dernière sur eux.
Leur lutte fit chuter les deux combattants qui ne cessaient de s’empoigner, mais aucun d’entre eux ne parvenait à prendre l’avantage.  Subitement, l’homme laissa échapper un bref cri et Hasser se retrouva propulsé dans les airs, avant de commencer à flotter à trois bons mètres du sol ! Agitant les bras comme un plongeur dans une piscine de mélasse, son teint avait viré au rouge cramoisi et ses yeux fixaient férocement son adversaire.
Complétement perdue, Leila ne pouvait que regarder...Du moins jusqu’à que son partenaire ne rugisse de nouveau !

‘’LEILA, SA BAGUETTE, PRENDS-LUI SA BAGUETTE !’’

Sans trop réfléchir (ni relever le fait qu’il venait de l’appeler par son prénom pour la première fois) , la jeune fille réagit à l’instinct et s'élança pour récupérer le précieux objet. Pris de court, le sorcier dut interrompre son sortilège et Hasser retomba brutalement sur lui, tentant de l’empoigner de nouveau.
Mais, alors que sa main n’était qu’à quelques centimètres de la baguette, le sorcier releva la tête...Et elle s’immobilisa complètement. Si jamais il l’attaquait aussi, que pouvait-il lui faire après ça ? Et puis, il était totalement paniqué, les yeux rendus fous par la terreur et elle...Elle ne pouvait pas le…

‘’BON SANG, LEILA !’’

Avant qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit, un bruit semblable à celui d’une déchirure se fit entendre et les deux adversaires disparurent. Aucune trace d’Hasser ou de leur cible, il ne restait plus sur le sol, que  les copeaux de bois, témoins muets de ce  qui venait tout juste d’arriver…Et une jeune fille en état de choc, incapable de se relever ou d’appeler à l’aide.

"Without courage, all other virtues lose their meaning''

25 Septembre 2047

Affalée sur une chaise dans le bureau qu’elle partageait avec Hasser, emmitouflée dans une couverture et une tasse à la main, elle n’avait pas fière allure. Le regard fixe et sombre, Leila s’était tout simplement effondrée après avoir appelé des renforts. Les gens envoyés par Gabriel l’avaient ramenée à leurs bureaux, mais elle n’arrivait pas à prononcer le moindre mot. Voila maintenant 3 bonnes heures que Hasser et leur cible avaient disparu. C’était sa première fois et elle...Elle avait tout fait foiré. Hasser avait disparu, complètement englouti par cette espèce de magie tordue et tout ça, c’était sa faute en plus…

‘’OÙ EST-ELLE ?! DITES-MOI TOUT DE SUITE OÙ ELLE EST  !’’

Tiens, rien qu’en se concentrant, elle pouvait encore entendre sa voix à la douceur si caractéristique.

‘’INUTILE DE LA PLANQUER, GABRIEL, LAISSE-MOI PASSER !’’

Comme un ouragan, la porte du bureau s’ouvrit alors à la volée, malgré les protestations de ses gonds : trempé de la tête au pied, les cheveux à moitié rabattu sur la figure et suffisamment enragé pour qu’elle en sente la chaleur, Hasser se tenait devant elle, le regard fou. Elle n’eut même pas un mouvement de recul devant son apparition, complètement incrédule.
Ouvrant et refermant convulsivement les poings, le vieil homme semblait au bords de l’apoplexie. Derrière lui, Gabriel tenta bien de faire entendre sa voix, mais d'un large coup de pied, Hasser referma la porte derrière lui avec un claquement sec. Puis, sans attendre, il s'avança la main levée en direction de la jeune fille, sans la quitter du regard une seule seconde.
Raidie dans l’attente du choc sur sa joue, elle se pétrifia complètement lorsque la main se posa en douceur sur son épaule.

‘’...Tu tiens le choc ?’’

‘’...Oui...Non...Je ne sais plus.’’

‘’Bien.Si tu peux parler, t'as déjà encaissé le plus gros.’’

Sans attendre, le vieil homme se redressa avant de passer derrière son bureau pour en ouvrir un tiroir. Avec un léger bruit cristallin, il en sortit alors une petite bouteille et deux verres avant de remplir ces derniers. De l’autre main, Hasser extirpa une sorte de gros classeur du bureau. Puis, contournant le meuble, il tendit le premier verre à la jeune fille, déposa le classeur sur le bureau, et termina en  avalant l’autre verre cul sec.

‘’Ça va te faire du bien...Du cognac de 15 ans d’âge, y’a rien de mieux après ce genre de choses.’’

‘’Je ne bois pas. Jamais.’’

‘’C’est toi qui voit, ma fille. Bon...Qu’est-ce que tu m’as fait, là-bas ? J’t’avais dit quoi ?’’

‘’Règle...règle 47. Si tu me dis d’agir, je dois le faire immédiatement. Mais j’ai pas pu...’’

‘’Ça, j’suis au courant ! T’as idée d’où Il nous as envoyé tous les deux ?! Il a rien trouvé de mieux que de nous transporter droit dans la Tamise ! Y’a fallu que je le maîtrise, puis que je le ramène tout seul, après ça.’’

‘’Désolé…’’

‘’Règle 42 : Les excuses, c’est un signe de faiblesse. Vaut mieux assumer que s’excuser. Alors maintenant, laisse-moi te dire une petite chose : la première fois que j’ai dû affronter un de ces types, il a pointé sa baguette sur mon partenaire et il a fait un vol plané, droit dans un mur de briques.
J’ai pas eu autant de chance...Quand ça a été mon tour, j’ai eu l’impression qu’un courant électrique me parcourait des pieds à la tête et m’arrachait la peau et nerfs par petits morceaux. Ça faisait tellement mal que je pouvais même pas hurler et ce sorcier, ça l’amusait presque. Il s’est enfui après les cinq minutes les plus longues de ma vie.
Mais après ça, j’ai pissé au lit pendant un mois et m’en a fallu trois avant de retrouver le sommeil. Et tu sais ce qui m’as permis de le faire ?’’


Tapotant de l’index sur le classeur à la couverture de cuir rouge, il fit signe à la jeune fille de l’ouvrir. Un peu hésitante, elle s’exécuta, pour découvrir ce qui semblait être un album photo. Pourtant, Hasser n’apparaissait sur aucune des images en question.

‘’Qu’est-ce que c’est ?’’

‘’Mes souvenirs. Chaque homme, femme, enfant que tu vois là était l’un d’entre eux et j’ai contribué à sa capture. M’a fallu un moment pour comprendre que ce qui me terrifiait chez eux, c’était de ne pas savoir ce dont ils étaient capables. Alors, que pour ta première fois, tu te sois juste un peu laissé dépasser, ça a rien d’étonnant.’’

La laissant contempler ses photos à loisir, Hasser contempla la bouteille un instant...Avant de l’embarquer tout bonnement avec son verre et de se diriger vers la porte.

‘’Je te veux demain, en forme et à fond à la première heure, gamine. Et si tu me refais un coup comme ça, même une seule fois, j’aurais pas besoin de magie pour te balancer dans la Tamise, moi !’’

En franchissant la porte qu'il ouvrit brusquement, le vieil homme manqua de percuter les quelques curieux qui s'étaient agglomérés derrière cette dernière, dans l'espoir d'entendre leur conversation. Et leurs tentatives pour jouer le détachement ne parvinrent pas à apaiser Hasser, qui n'attendait qu'une occasion pareille pour ventiler la frustration de son bain forcé !

''VOUS N'AVEZ RIEN DE MIEUX À FAIRE ? DÉCARREZ DE LÀ, BANDE DE FOUILLE-MERDES !''

Désormais seule, Leila aurait très bien pu céder à l’impulsion ressentie quelques heures plus tôt : tout cela était peut-être trop pour elle, trop dangereux, trop pesant. Mais elle avait besoin de cet argent et aucune autre opportunité ne s’était présentée à elle jusqu’ici. Et de plus, après ce qu’elle venait de voir, elle avait été aux premières loges pour constater que cette magie était effectivement dangereuse...Alors, si pour protéger autrui, elle devait aider à la maintenir sous contrôle, aucun problème.
Feuilletant le classeur page par pages, elle se retrouva face à une ribambelle de visages et de noms. Tous des sorciers. Tous dangereux, d’après Hasser et les autres. Dangereux pour elle, sa famille, sa ville et même son pays. Et ce qui était dangereux pour les autres, devait être contenu ou éliminé...



Pourtant dans ses souvenirs, dansait encore le reflet de deux yeux gris-bleus qui la fixait presque implorants. Comme s’ils l’appelaient à l’aide, eux aussi.
Moi
-Aime le clair de lune et les renards.
-Ainsi que tout ce qui se mange
-Et tout ce qui est comestible
-Ce qui est redondant
-N'a aucun rapport avec la couleur rose de prêt ou de loin
-Serdaigle dans l'âme
Hedwig P. Lovecast
Neutre
Hedwig P. Lovecast
Messages : 15
Date d'inscription : 14/11/2018
Mar 20 Nov - 0:57

Aaaaah !
Je t'avais dis de m'envoyer un message quand tu postais ça ! Voilà que je dois lire et écrire sur mon téléphone jeune délinquant !
Bon avant toute chose... LINOAAAAAA et sa petite tasse trop choupette <3
Voilà l'instant fan boy est passé.
Au-delà de cela, haut niveau de narration évidemment, on sent la prépa parler en toi. (LOL)
J'aime beaucoup ta petite Leila et sa relation avec Hasser, ça donne un petit côté Detroit Become Human pas déplaisant. J'ai hâte de voir les dilemmes moraux qui vont se mettre en travers de sa route ! Du coup pour les rps avec mon Hedwig ça pourrait être très intéressant. Je ne vais pas plus loin j'ai la flemme avec mon téléphon, vivement la suite !
Ah et... Bienvenue haha ^_^
Inaya Kent
Partisan
Inaya Kent
Messages : 17
Date d'inscription : 26/06/2018
Ven 23 Nov - 16:43

Tu es validé !
*ajoute une petite écharpe rose à Leila, juste pour qu'elle ne prenne pas froid /pan/*
Non plus sérieusement cette jeune femme est tout simplement adorable. On a l'impression qu'elle tente tant bien que mal de se trouver sa place dans un endroit dont elle ne désirait pas spécialement à la base. Hâte de la voir évoluer chez des gens comme les partisans !
Tu peux maintenant aller recenser ton avatar, ouvrir tes relations, créer ton carnet et commencer à rp !
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